En ce jour africain particulier, où nous commémorons ensemble le 22ᵉ anniversaire de l’adoption de la Convention de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, nous élevons collectivement, avec force, la voix de l’engagement et de la responsabilité, en renouvelant l’appel à une mobilisation constante et durable dans la bataille de la dignité et de la libération contre le fléau de la corruption, et en faveur de l’édification d’un modèle de développement équitable, fondé sur l’intégrité et l’État de droit.

Le thème retenu cette année par le Conseil consultatif de l’Union Africaine pour la lutte contre la corruption est : « Promouvoir la dignité humaine dans la lutte contre la corruption ». Ce n’est pas, j’en suis convaincu, un simple slogan conjoncturel, mais bien l’expression d’un moment de conscience collective et un appel profond à revisiter l’essence même de notre engagement national dans sa dimension africaine, en le plaçant résolument au service de l’être humain, qui demeure la finalité de tout processus réformateur.

La corruption, nous le savons tous, ne fragilise pas seulement les institutions ; elle compromet les droits, porte atteinte à la dignité des individus et fait des plus vulnérables ses premières victimes. Cela impose une mobilisation collective pour relever le défi, dans notre contexte africain, de passer d’une approche perçue uniquement comme juridique et technique à une approche qui, avant tout, considère cette lutte comme un combat existentiel pour préserver les valeurs humaines qui placent la dignité au centre et défendent les droits humains ; mais aussi, comme un combat pour protéger l’espoir en une justice équitable, un développement inclusif et des droits garantis, traduisant une avancée majeure dans notre conception de l’engagement contre la corruption.

Le Maroc, à travers son initiative récente au sein du Conseil des droits de l’homme à Genève, a affirmé que la lutte contre la corruption ne saurait être dissociée du combat pour la justice sociale, ni du cheminement vers un développement durable. Par la transparence, la reddition des comptes et le renforcement de l’État de droit, nous préservons la dignité, protégeons les droits et consolidons la confiance dans la construction démocratique.

À l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption, pleinement conscients de l’impact destructeur de la corruption sur la dignité humaine, nous avons choisi de marquer cette journée africaine en réaffirmant la centralité de la « dignité humaine » dans l’élaboration des politiques publiques visant à renforcer la transparence, la justice et la reddition des comptes, ainsi que dans toutes les approches plaçant l’être humain au cœur des politiques de prévention de la corruption, à travers la stimulation de partenariats intelligents entre institutions nationales, autorités publiques, société civile et secteur privé.

Nous avons choisi, au sein de l’Instance, de faire de la préservation de la « dignité humaine » l’horizon ultime de nos ambitions, au-delà d’un simple principe encadrant la législation : il s’agit d’une boussole éthique et morale qui doit orienter les priorités quotidiennes dans l’exercice de nos missions liées à la lutte contre la corruption. La dignité humaine ne peut s’accomplir que dans un environnement où règnent la transparence, le respect des droits, la protection des libertés et la confrontation des manifestations de corruption sans hésitation ni discrimination.

En célébrant cette journée africaine, riche de sa portée symbolique, nous réitérons notre appel à renforcer notre engagement individuel et collectif, car la lutte pour l’intégrité n’est pas uniquement une lutte de lois et de pratiques, mais également un combat de conscience, de construction de confiance et d’ancrage de comportements responsables, à la fois institutionnels et sociétaux.

Le 11 juillet n’est pas seulement un moment de célébration aux significations fortes, mais aussi une occasion d’affirmer la continuité de l’action, de renouveler un engagement sincère envers la patrie, de demeurer fidèles aux valeurs de dignité, et de travailler de concert avec nos partenaires africains, au sein des différentes institutions homologues. C’est également une opportunité de confirmer notre implication volontaire et notre volonté ferme de faire de l’outil d’examen un levier puissant en vue d’une pleine conformité avec les dispositions de la Convention de l’Union Africaine contre la corruption et avec les standards universels des droits humains.

Nous croyons que chaque progrès réalisé dans la lutte contre la corruption constitue, dans son essence, une victoire pour la dignité humaine et une avancée vers une société plus juste et équitable. Placer l’être humain au cœur du combat pour l’intégrité et inscrire la lutte contre la corruption dans un cheminement qui redonne au citoyen sa juste place et renforce la confiance dans les institutions n’est pas un choix de circonstance, mais un engagement collectif et durable qui traduit une conscience partagée de la nécessité de protéger la « dignité humaine », en Afrique comme partout dans le monde.

Mohamed Benalilou
Président de l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption

 

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